Louise est céramiste et chercheuse d’émail. Après une licence d'architecture obtenue en 2019, Louise s’est tournée vers un CAP tournage en céramique. Avec son titre d'Artisan d'art, Louise débute une formation dédiée aux émaux de haute température au CNIFOP pour apprendre la chimie des émaux. Aujourd’hui, Louise façonne ses pièces et développe sa propre palette d’émaux haute en couleurs.
Louise crée ses propres émaux à la recherche de différentes nuances de turquoise. Plutôt que d'utiliser du cobalt, cher et rare, elle préfère créer des bleus originaux avec du cuivre, du titane et du fer, parfois en les mélangeant.
« On ne peut pas tricher dans un savoir-faire. Il est acquis à force de répétition et de compréhension. Je cherchais donc un domaine qui mélangeait la création et un savoir-faire traditionnel. »
Depuis combien de temps fais-tu de la céramique ? Comment t'es venue cette passion ?
Cela fait bientôt 5 ans que je fais de la céramique tous les jours ! Avant, je n'y avais jamais touché ! J'ai décidé de faire ce métier après un long questionnement sur le type de métier que je voulais faire. De part mes rencontres, j'ai été fasciné par la passion qui habitait les artisans d'arts quelque soit leur branche. Ce mélange entre un savoir-faire traditionnel et une expression artistique m'a beaucoup plu.
Qu’est-ce qui t'inspire le plus pour créer tes pièces ? Où puises-tu tes inspirations ?
Je m'inspire des pupilles, des intensités des regards. J'aimerais qu'on arrive à retrouver cela dans mes émaux. Je m'inspire aussi de l'art nouveau, avec les courbes et contre-courbes. C'est pour cela qu'il y a très peu d'angles dans mes céramiques.
Quel est ton processus de création ?
Je dessine chaque nouvelle forme avant de la tourner. Il y a une partie très contrôlée (la forme, les pesées de chaque gramme d'émail), mais aussi toute une partie qui découle de ma manière de travailler. Par exemple, le fait d'émailler qu'une partie des tasses à café vient du fait que j'émaille à la louche, et me permet de le faire avec une très petite quantité d'émail, ce qui est bien pratique si comme moi on travaille souvent avec quelques centilitres de mélange !
Quels sont les matériaux, les terres que tu utilises le plus souvent ?
J'utilise principalement des argiles locales ; un grès pour le tournage, qui vient de Saint-Amand-en-Puisaye. Je connais cette carrière et cette région, et ça me rassure de savoir d'où vient la terre. Plus occasionnellement, j'ai un grès chamotté d’Espagne (pour les pièces enfumées) et de la porcelaine de Limoges (pour des pièces d’exception et sur commande). Ensuite, j'ai des matières premières en poudre pour fabriquer mes émaux. Elles proviennent principalement de France. J'ai également quelques émaux de cendre, j'utilise alors la cendre de mon propre poêle.