A propos de Marie Follea

A propos de Marie Follea

Marie Follea est issue d’une formation en art et industrie de la céramique et a poursuivi son parcours aux Beaux-Arts de Besançon en option Art.

 

Depuis combien de temps fais-tu de la céramique ? Comment t’es venu cette passion ?

J’ai commencé quand j’avais environ 5 ans dans l’atelier de modelage de ma grand-mère. J’ai poursuivi pendant 4/5 ans et j’ai arrêté quand son atelier a fermé. Je n’ai pas eu d’autres contacts avec la céramique jusqu’à mon Baccalauréat Arts Appliqués. Ensuite, je m’y suis vraiment orientée lors de mon choix de BTS. J’avais vraiment envie à ce moment-là de faire des choses de mes mains mais c’est vrai que c’est avant tout le côté artisanal qui m’attirait.

C’est devenu une passion lors de ma première année en BTS lorsque j’analysais toutes les céramiques autour de moi et la technique utilisée. J’ai été émerveillée devant de très anciennes pièces, pour les décors essentiellement. J’ai été passionnée de la céramique à ce moment quand j’ai réalisé le champ des possibles. C’était vraiment excitant de rentrer dans cet univers avec toutes ces choses à apprendre et développer.

A l’heure actuelle, cela fait 7 ans que je fais véritablement de la céramique. Mes années de modelage avec ma grand-mère m’ont appris les bases et je la remercie pour ça.

 

Pourquoi avoir choisi cet art de la terre ?

Quand je suis arrivée aux Beaux-Arts j'ai eu l’opportunité d'expérimenter d'autres matériaux ; peinture, métal, bois, etc. A ce moment, j’ai eu l’idée de compléter ma formation de céramiste par le travail d’une autre matière mais au final tous les projets que j’étais désireuse de faire tournaient autour de la terre. Les autres matières ne convenaient pas aux formes que j’avais envie de donner à mes projets. J’ai plus de facilité à parler avec l’argile. Finalement il y a un rapport assez net entre la matière utilisée et le sujet. Elle répond à mes sensibilités écologiques, au lien que je tisse avec le vivant.

 

Qu’est ce qui t’inspire le plus pour créer tes pièces ? Où puises-tu tes inspirations ?

Je dirais que principalement 3 choses m’inspirent ; la femme, la maternité (pour mes sculptures) et les oiseaux (motifs récurants dans mes objets).

Lors de mes études, je me souviens avoir eu une attirance pour les sculptures de Vénus qui sont aujourd’hui requestionnées par des écrivain.es contemporain.es sur la place des femmes à la préhistoire. Ces petites sculptures seraient en fait réalisées par des femmes pour les femmes. Faire exister d’autres récits nous permet de mieux comprendre notre histoire commune. Alors, je m’amuse à mon tour à récupérer des formes et des images, soit leur donner plus de place, soit inventer d’autres récits.

Dans mes pièces, il y a également le désir de réaliser des objets du quotidien qu’on retrouve sur les tables et les cuisinières de nos foyers. J’ai envie d’avoir une production qui a du sens. Je m’inspire des traditions de potiers, de formes produites à l’époque pour la cuisson et la conservation. L’idée est même de tendre vers la création de pièces consacrées à cela ; des grandes marmites, des cocottes, des terrines, des beurriers, etc. L’idée d’un objet qui dure et qui crée de la convivialité me plaît beaucoup.

 

Peux-tu nous expliquer ton processus de création ?

Je passe beaucoup de temps à dessiner des formes et des motifs pour ensuite associer les deux. Parfois, il y a des formes qui vont se suffirent à elles-mêmes donc je vais privilégier un émail simple. Parfois, il y a des formes que je trouve très belles et qui peuvent parfaitement accueillir un motif, comme ceux que je réalise aux jus d’oxydes. Je me laisse encore un peu de marge pour expérimenter des manières de façonner mes pièces. Pour le moment, je n’utilise que la technique du modelage aux colombins ainsi que le travail à la plaque. Je souhaite ne faire que des pièces uniques.

 

Quels sont les matériaux, les terres que tu utilises le plus souvent ? Pourquoi ces matériaux en particulier ?

J’aime les terres « rustiques », je suis davantage sensible au grès. J’apprécie les variétés très différentes qu’offre cette terre. On y retrouve des grès chamottés, d’autres lisses, avec une multitude de couleurs, comme des grès roux ou noirs… j’ai fait une petite sélection et je sais à chaque fois quel grès choisir pour chaque projet. Quand je réalise des décors aux jus d’oxydes, je vais plutôt prendre un grès blanc, pour laisser exister plus facilement le dessin. Aussi, j’ai vraiment ce désir prochainement de travailler les terres que je récolte moi-même lors de mes balades dans le but d’être plus autonome, plus respectueuse de l’environnement dans la pratique de mon activité.

 

 

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